La campagne des V est lancée à la BBC par un ancien ministre belge en exil à Londres. Il incite à inscrire partout cette lettre pour faire référence à la « Victoire » en Français et la « Vrijheid » (liberté en néerlandais). Cette campagne sera reprise par les émissions françaises à la BBC et le V deviendra le symbole de Churchill. Cette proposition sera très suivie dans toute l’Europe et notamment en France et dans le Cher comme en témoigne un rapport de la sous-préfecture de Saint-Amand. En effet, ce rapport indique qu’il « est signalé que depuis quelques temps de très nombreuses inscriptions murales de V (lettre initiale de Victoire), accompagnées ou non de Croix de Lorraine, sont effectuées à la craie, au charbon et même à la peinture, aussi bien dans les villes que dans les villages et hameaux de nombreux départements. Cette propagande résulte d’un mort d’ordre diffusé à plusieurs reprises par la radio britannique et que les partisans de l’ex-général de Gaulle suivent avec d’autant plus d’empressement que son exécution est particulièrement aisée. » Ce document montre que la BBC était écoutée à la fois à la campagne et en ville et qu’elle provoquait une forme d’adhésion et de soutien dans la population.
Un autre élément qui montre le succès de cette campagne est la création d’une chanson facile à retenir qui incite à inscrire des V partout.
Ginette Virmont ajoute qu’ « inscrire à la craie le V de la victoire sur les murs était une forme de résistance que beaucoup de jeunes pratiquaient. Ensuite contactés fortuitement par un responsable de réseaux ou de mouvements et nous voilà engagés dans la lutte clandestine contre l’occupant ». Cette action qui peut ainsi sembler de petite envergure peut donc en réalité être le premier acte d’un engagement plus conséquent dans la résistance. Cet acte est d’ailleurs passible d’internement administratif immédiat, car considéré comme un acte hautement répréhensible par le pouvoir en place.
Ainsi on remarque que radio Londres est une arme redoutable contre les occupants et les traîtres comme on le voie avec la campagne des V. C’est en grande partie pour cette raison que les postes de radio ont été massivement confisqués en Europe. D’autre part, radio Paris ou radio Vichy ont été très rapidement incitées par le pouvoir nazi à faire de la propagande contre radio Londres. Ce n’était plus seulement une guerre sur le territoire français mais bien une guerre des ondes entre les Français collaborateurs et les Français résistants. Cette guerre s’achève en 1944 après la libération de la France.
D’autres actions ont lieu comme par exemple le 14 juillet 1942. La BBC avait appelé à manifesté et cela est massivement suivi : 150 000 personnes défilent à Lyon, 100 000 à Marseille et 30 000 à Grenoble.
Le patriote berrichon de Pierre Emile Martin 